Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) font partie des troubles du neuro-développement.

Ils apparaissent dès l’enfance et se caractérisent par une perturbation du développement cognitif et/ou affectif, entraînant un important retentissement sur le fonctionnement adaptatif, scolaire, social et familial.



Diagnostic

Il est effectué en moyenne entre 2 et 5 ans.
Le Trouble du Spectre de l’Autisme étant un trouble du développement, son diagnostic est basé sur l’observation de perturbations qualitatives du fonctionnement.
L’évaluation est issue des observations pluridisciplinaires de professionnels expérimentés et formés à l’examen des différents domaines du développement. Ces observations sont complétées par l’entretien des parents dont la collaboration est fondamentale.

Prise en charge précoce

Il n’y a pas à l’heure actuelle de traitement médicamenteux des TSA.
Il convient par conséquent de développer le plus tôt possible des approches comportementales.

Suivant les recommandations de la HAS

  • Évaluer les troubles pour évaluer les besoins
  • Programmer des objectifs spécifiques et mesurables
  • Mettre en place une communication améliorée et alternative (CAA), si nécessaire
  • Mettre en place des techniques éducatives comportementales et développementales (ABA, TEACCH, DENVER) de façon précoce (entre 18 mois et 4 ans)
  • Compléter par un suivi en orthophonie, en psychomotricité, en ergothérapie pour des rééducations spécifiques, suivant les besoins
  • Mettre en place une évaluation régulière par des professionnels expérimentés (une fois par an minimum).

Les bénéfices de la prise en charge

  • Sollicitations des structures cérébrales en développement (instauration d’un cercle vertueux)
  • Apprentissage de comportements de base
  • Soutien à la famille

Scolarisation

La scolarisation en classe ordinaire nécessite un accompagnement spécifique
par un.e AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) et un
SESSAD (Services d’Education Spéciale et de Soins à Domicile).

L'accès à la profession d’AESH requiert l'obtention du baccalauréat ou d'un
diplôme équivalent. Aucun diplôme spécifique n'est nécessaire.
Un dossier de candidature est adressé au rectorat d’académie sur Internet et
les contrats proposés sont généralement des contrats à durée déterminée à
temps partiel, ce qui rend la profession très précaire.
L’AESH peut exercer ses missions pendant une durée de 6 ans maximale puis
doit songer à une reconversion ou à la poursuite de formations
complémentaires. En raison du caractère difficile du métier sans réelle
formation et de ses possibilités d'évolution restreintes, les candidats pour le
poste d’AESH ne sont pas nombreux. Or sans AESH la scolarisation en milieu
ordinaire devient vite impossible.

Questions / réponses

Que se passe-t-il pendant les 1000 premiers jours ?

Le fonds IBEN promeut l’étude du développement du cerveau durant les 1000 premiers jours de la vie allant de la conception au 2ème anniversaire de l’enfant. Cette période constitue une période clé pour comprendre le développement du cerveau et l’origine de nombreuses maladies neurologiques et psychiatriques. In utéro le cerveau du fœtus est très actif et ses neurones génèrent des activités électriques essentielles pour le bon câblage des réseaux en formation. Ces activités immatures servent de GPS essentiel à la construction du cerveau. Une modification de ce processus de guidage - par exemple des drogues, des mutations génétiques, de la pollution etc. va se traduire par des neurones mal placés ou mal connectés. Le concept de Neuroarchéologie stipule que ces neurones-là sont à l’origine de syndromes neurologiques et psychiatriques comme l’autisme à cause des activités immatures que ces neurones continuent de générer.

Pourquoi les 1000 premiers jours, cette période si importante, est si peu étudiée ?

Le cerveau en développement n’est pas un petit cerveau adulte, il a ses propres mécanismes qui ne sont plus observés par la suite. Il est aussi modifié bien plus vite que les cerveaux adultes, cette hétérogénéité complique son étude et l’établissement de grands règles de son fonctionnement. De plus sur le plan expérimental, il y a de nombreux obstacles à son étude, il suffit de songer à la difficulté d’étudier le cerveau in utéro et chez le bébé. Du coup, nos connaissances sur le cerveau pendant cette période cruciale est bien moins complète que sur des cerveaux adultes.

Pesticides, métaux lourds, stress, alcool… ont-ils un impact sur le développement du cerveau ?

La majorité des maladies neurologiques et psychiatriques n’a pas pour origine des mutations génétiques. Des phénomènes pendant la maternité que ce soit des drogues de confort, de stress excessif, de pollution, d’infections microbienne ou virale et bien d’autres augmentent l’incidence de ces maladies. Ainsi, la proximité d’un champ de pesticide pendant le 2ème trimestre de gestation augment l’incidence de l’autisme et un stress excessif ou la malnutrition ont des conséquences délétères sur le cerveau notamment en terme de retard mental. L’impact des perturbateurs endocriniens est bien connu et établi, il en est de même de pollution atmosphériques et des taux de métaux lourds dans l’atmosphère.

Quelles sont les applications thérapeutiques éventuelles des études de cette période ?

Nombre de syndromes « naissent » in utéro et pendant les 2 premières années de la vie. Il en est ainsi de l’autisme, de nombreuses épilepsies, de retard mental, de la schizophrénie, et du très grand nombre de maladies génétiques rares (Syndrome de Rett, trisomie 21, X fragile, etc.). De fait, les pathologies précoces génèrent les conditions susceptibles d’aboutir des années plus tard à des épilepsies graves et des maladies dégénératives. Du coup, il devient possible de développer des médicaments qui bloquent de façon sélective l’activité de neurones restés mal placés ou mal connectés. Effectivement, le concept de Neuroarchéologie a été validé de façon expérimentale et a déjà permis d’avancer de façon significative vers le développement d’un traitement de l’autisme et de la Sclérose Tubéreuse de Bourneville.

Recherche fondamentale ou recherche appliquée?

Il n’y a pas de recherche appliquée, il y a des applications de la recherche fondamentale disait Pasteur. Cette citation est validée depuis longtemps. Reste que pour faciliter cette irrigation croisée entre les recherches fondamentales et appliquées, il faut les rapprocher dans un même centre et effectuer des recherches qui sortent des sentiers battus. C’est le principal but de l’institut IBEN. En étudiant les 1000 premiers jours, nous voulons à la fois déterminer le fonctionnement du cerveau en construction et comment cette construction est déviée et génère des maladies neurologiques et psychiatriques.